Entrepreneuriat
Jul 1, 2025

Jeunesse & travail: quand l’ambition rencontre la désillusion

Loin des clichés sur la « démission silencieuse », la jeunesse demeure attachée au travail. Elle demande simplement un contrat plus équilibré : respect, impact et bien-être. Décryptage des attentes clés et pistes pour réinventer l’organisation du travail.

Jeunesse & travail: quand l’ambition rencontre la désillusion

Jeunesse & travail : quand l’ambition rencontre la désillusion

1. Des chiffres qui bousculent les idées reçues

Une étude récente menée auprès de 6 000 jeunes Européens de 16 à 30 ans met fin au mythe d’une génération désengagée. 80 % des répondants déclarent qu’ils continueraient à exercer une activité professionnelle même sans nécessité financière. Loin du « quiet quitting », ils recherchent un cadre de travail qui ait du sens – mais 66 % pointent un décalage entre rêve et réalité.

2. Trois piliers au cœur des attentes

La jeunesse actuelle ne rejette pas le travail, elle en réinvente les fondations. Trois priorités émergent avec force dans leurs aspirations professionnelles.

Premièrement, la rémunération juste, perçue comme un symbole d’indépendance et de reconnaissance. Pour beaucoup, un salaire digne n’est pas un luxe, mais un socle nécessaire pour construire une vie autonome. Pourtant, nombreux sont ceux qui déplorent des salaires d’entrée largement en décalage avec le coût réel de la vie, surtout dans les grandes villes européennes.

Deuxièmement, la qualité de vie au travail est devenue une exigence majeure. Les jeunes recherchent de l’autonomie, des horaires flexibles et un environnement de travail stimulant et sain. En retour, ils se heurtent trop souvent à une charge mentale excessive, à des modes de management rigides et à des rythmes de travail imprévisibles.

Enfin, le besoin de sens et d’impact se fait de plus en plus pressant. Travailler ne suffit plus : il faut contribuer à quelque chose de plus grand, aligné avec ses valeurs. Or, dans les faits, beaucoup dénoncent des missions répétitives, déconnectées des enjeux sociétaux, avec un manque flagrant de vision globale.

Ces trois piliers — rémunération, qualité de vie et sens — forment le cœur des attentes d’une jeunesse prête à s’investir, à condition qu’on lui propose un contrat moral plus équilibré.

3. Le stress : baromètre d’une rupture silencieuse

Le facteur le plus cité comme motif de désillusion : le stress. Qu’il provienne d’objectifs flous, de managers absents ou d’attentes contradictoires, il nourrit la lassitude et pousse les talents vers des organisations plus alignées – ou vers l’entrepreneuriat.

4. Zoom sur les publics les plus vulnérables

  • Jeunes femmes : plus nombreuses à signaler une inadéquation entre ambitions et réalité, souvent liées à des freins de progression ou à des environnements peu inclusifs.
  • Diplômés en sciences humaines & sociales : sentiment d’invisibilité de leurs compétences dans un marché dominé par les profils STEM.
  • Travailleurs peu qualifiés : manque de perspectives d’évolution et rémunérations limitées.

5. Comment répondre à ces attentes ? – 4 leviers pour les organisations

  1. Transparence salariale
    • Grilles évolutives claires, indexées sur des critères objectifs.
  2. Flexibilité structurelle
    • Télétravail hybride, horaires modulables, semaines de quatre jours pilotes.
  3. Leadership participatif
    • Décision partagée, micro-feedbacks, mentorat entre pairs.
  4. Mission & responsabilité sociétale
    • Projets à impact mesurable ; communication honnête sur les engagements environnementaux et sociaux.

6. Pour les jeunes professionnels – construire sa trajectoire

  • Clarifier ses non-négociables : valeurs, limites de charge mentale, attentes salariales.
  • Développer la polyvalence : compétences hybrides mêlant technique, créativité et soft skills.
  • S’appuyer sur le réseau : communautés professionnelles, alumni, associations sectorielles.
  • Entretenir la santé mentale : routines de récupération, pratique sportive, accompagnement si nécessaire.

Conclusion

La jeunesse ne tourne pas le dos au travail ; elle appelle à un nouveau pacte fondé sur la réciprocité. Rémunération équitable, qualité de vie, impact réel et sécurité psychologique deviennent les marqueurs d’employeurs attractifs. Entreprises, institutions et établissements d’enseignement ont l’occasion – et la responsabilité – d’inventer ce futur du travail où l’ambition individuelle ne sera plus synonyme de désillusion collective.

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